La face cachée de notre alimentation.
Le goût et le portemonnaie avant l’environnement ainsi que la santé.
Lorsque nous remplissons notre caddie de course, nous pensons directement au goût et au plaisir que cela nous procurera, mais sans oublier le coût pour notre portefeuille. Et une fois à table devant notre assiette, on ne pense qu’à une chose, manger. Mais on oublie souvent une chose, ce qui se cache réellement dans nos aliments.
Derrière le marketing, les publicités et les emballages attrayants se cache une tout autre réalité qui relève une série de questions importante sur l’environnement, notre santé et surtout l’avenir de la planète Terre.
L’épuisement des ressources naturelles : de nouvelles techniques de culture tout aussi dommageables.
Chaque saison a ses fruits et ses légumes. Cependant, lors des fêtes de Noël, on a tendance à se faire plaisir en achetant un ravier de cerises pour confectionner nos jolies bûches ou pâtisseries sans penser au fait qu’on ne devrait pas trouver de cerises dans les supermarchés à cette période de l’année. Le dérèglement des saisons, fortement présent, nous a conduits à développer de nouvelles techniques de cultivation et conservations.
Des fruits et légumes sont cultivés dans des serres à travers le monde et ensuite importés exportés avec des moyens de conservations et congélation. On se retrouve donc avec des fruits et légumes qui ont surement fait des milliers de kilomètres en avion/ bateau avant d’atterrir dans nos supermarchés. Conséquence ? Pollution, gaz à effet de serre et empreinte carbone élevée.
Il est donc intéressant de se renseigner sur les fruits et légumes actuellement disponibles et de saison. Vous pouvez consulter le calendrier des saisons présenté par Greenpeace France. Ce calendrier présente les différents fruits et légumes ainsi que leur saison appropriée.
Le sujet a également été évoqué durant l’émission « Samedi à tout prix ». Cliquez sur le contenu intégré pour plus d’information.
La transformation des produits, une pollution bien cachée.
Dans la majorité des cas, lorsque l’on parle d’impact écologique, on met en avant l’impact du transport sur les émissions du CO2. Il est facile d’oublier que, dans l’industrie alimentaire moderne, de nombreux aliments sont considérés comme ultra-transformés, ce qui entraîne une consommation excessive d’énergie, d’eau potable, d’emballages et de substituts, tels que l’aspartame, les colorants et les additifs alimentaires.
Nous avons demandé l’avis à Noémie Declercq, créatrice de « Mingle », consultante food et durable : « L’industrie alimentaire en à rien à faire de bien donner à manger aux gens, ils veulent juste gagner de l’argent … ils veulent rajouter du sucre, sel et colorant partout pour que les gens soient addicts à leur nourriture et continuent de consommer. »

Créatrice de « Mingle »,
consultante food et durable.
Les labels et nutri-scores
Vous avez déjà pu constater qu’en faisant vos courses, il y a différentes indications sur vos produits, telles que les labels et nutri-scores. Les labels constituent avant tout une indication additionnelle sur le produit, telle que les labels bio qui mettent en avant une culture minimisant l’utilisation des pesticides. Ainsi que l’élevage des animaux dans un environnement plus saint valorisant une bonne alimentation et combiné avec une limitation d’antibiotiques et autres produits.

Les labels Fairtrade se focalisent sur la durabilité et l’équité du commerce. Il y a plusieurs types de labels : par exemple, il y a ceux contrôlés par des organismes extérieurs et ceux créés par les marques ( comme Starbucks, par exemple ). On a posé la question à Noémie Declercq sur la fiabilité des labels Fairtrade créés par des marques, elle considère qu’on ne peut pas forcément faire confiance à ce genre de label, car ils sont simplement créés par eux-mêmes.
Quant au nutri-score, il se focalise sur la valeur nutritionnelle des produits et utilise un système de classement utilisant des lettres allant de A à E (A étant l’indicateur de la meilleure valeur notionnelle). On évalue le nutri-score sur plusieurs aspects : des éléments à favoriser : la teneur en fruits et légumes, légumineuses, fibres, noix et protéines et des éléments à limiter : la teneur en sucre, sel, graisses saturées et calories. SPF Santé publique encadre strictement l’attribution des nutri-scores. Pour plus d’informations, suivez ce lien.
Selon une étude faite par santé publique France, il se trouve que le nutri-score joue en effet un rôle lors du choix des aliments. Ce n’est pas seulement les adultes et les parents qui se sentent concernés par ce qui se trouve dans leur assiette, mais on retrouve aussi une tendance positif chez les adolescents.
Il est important de promouvoir des programmes de sensibilisations clairs au sein de divers groupes sociaux. Faire culpabiliser n’est absolument pas la bonne solution. Il est intéressant de ne pas pointer du doigt les mauvaises habitudes alimentaires ( d’un point de vue environnemental et durabilité).
« Il faut conscientiser les personnes sur ce qu’elles mangent … donner des clés et donc leur faire comprendre comment leurs pratiques du quotidien ont un impact, mais pas uniquement sur l’environnement, quand on parle de durabilité, il y a 3 piliers ; l’éthique, l’économique et l’environnementale. », Déclare Noémie Declercq, experte en food durable.
Shifting economy
Établi par l’Europe, le concept de shifting economy permet de sensibiliser et accroitre l’adoption d’une production durable des entreprises/entrepreneurs européens. On s’écarte donc du modèle économique dans lequel le profit est mis en avant au dépit de la santé des consommateurs et l’impact écologique.
Selon Noémie Declercq, « grâce à Écolo, lors du gouvernement précédent, ils ont traduit ça dans les lois bruxelloises en donnant des primes et des subventions aux personnes qui travaillaient plus durablement dans n’importe quel secteur. »
On pourrait se dire qu’une peur existe et que, si l’on ne devient pas durable et soucieux de l’environnement auprès du grand public, on court à la perte de l’entreprise. Il est aussi important de prendre en compte les règles d’obtention des labels écologiques et bio, car on peut parfois douter de l’honnêteté des producteurs ainsi que les agents externes sur la véracité des labels obtenus.
Dans les situations de doute, les autorités compétentes devraient organiser des contrôles sur le terrain afin de vérifier que les produits sont conformes aux exigences des labels obtenus. Si des situations de fraude éclatent au grand public, on peut se retrouver dans une situation où les consommateurs ne feraient plus confiance aux labels indiqués sur les produits.
Alimentation durable dans l’avenir
Dans l’ensemble, le concept parait viable pour Noémie Declercq. Cependant, il est peu probable que la population mange durable à l’heure actuelle.
Premièrement, il faut prendre en compte le niveau d’informations dont disposent les consommateurs. Connaissent-ils vraiment les labels ? comprennent-ils vraiment ce que signifie le nutri-score ? Il est clair que, pour une grande partie des consommateurs, ces informations ne constituent pas un critère primordial lors des courses alimentaires.
Dans un second temps, un doute plane sur la véracité et l’honnêteté des labels mentionnés sur les produits. Est-ce qu’acheter des légumes et fruits bio est meilleurs pour la santé ? Est-ce que manger de la viande locale est meilleur que manger de la viande importée ? Dans ce cas de figure, les préférences personnelles de chacun varient. Le goût et le prix prévalent souvent sur le caractère durable du produit.
En troisième lieu, manger de manière durable peut s’avérer coûteux, ce qui limite l’accès à une portion restreinte de la population qui peut se permettre d’acheter quotidiennement des produits durables et bons pour la santé sans se ruiner.

Céline Rezig, étudiante à l’ISFSC en communication.
Soucieuse de l’environnement et de l’alimentation. Aspire à devenir chargée de communication après les études.
