Rue de Brabant
C’est dans un calme relatif que nous débutons nos pérégrinations. Nous croisons deux hommes d’origine étrangère qui effectuent une livraison dans un magasin. Ils portent des caisses et parlent entre eux en turcs. Leurs propos sont couverts par le bruit d’une ponceuse : la boutique adjacente est en travaux. Celle d’à côté quant à elle est bien ouverte. Aussi lumineuse qu’elle puisse être, elle ne connaît pas encore d’affluence particulière. Le commerçant attend patiemment au milieu de son magasin et ne semble pas inquiet par ce calme matinal.
Concerto urbain
Plus loin, une autre camionnette vient de stationner. C’est au son de la portière arrière qui s’abaisse qu’on imagine qu’elle vient également livrer des marchandises.
Tout d’un coup, un camion poubelle vient rompre l’harmonieuse mélodie urbaine évoquée plus haut, comme pour annoncer l’apparition d’une vieille mendiante. Recroquevillée sur elle même, elle nous sourit en tendant son bras pour quémander une petite pièce. Peu de gens prêtent attention à ses incessantes requêtes mais elle garde le sourire et continue d’avancer à son rythme.
D’autres étalages attirent notre attention au son d’une conversation dans une langue étrangère improbable. En donner l’origine semble plus cornélien qu’il y paraisse… Est-ce du turc ? de l’arabe ? du roumain ? du serbe ? … Nous n’en saurons pas plus aujourd’hui. Par contre, nous savons que l’étalage de fortune qui empiète sur une entrée d’immeuble propose toutes ses paires de chaussures à la modique somme de 10 euros. Une bonne affaire en perspective !
Ici tout le monde se connait et se sent à sa place dans ce grand brassage commercial.
Mehmet, commerçant